L’apocalypse maintenant, plus tard ou jamais ?

Quelle est la valeur du livre de l’Apocalypse ? Prédit-il la fin cataclysmique du monde ? Est-ce un récit historique d’évènements anciens, ou peut-être un appel à la responsabilité morale ? Ou devrait-il être lu simplement comme un livre datant du premier siècle et destiné aux lecteurs du premier siècle ?

Le livre de l’Apocalypse est un puzzle pour la plupart de ceux qui prennent le temps de le lire. Rempli de visions étranges, de sang et de fumée, de guerres terrifiantes, de bêtes effroyables, de méchants souverains, il ressemble au pire des cauchemars. Ce livre a été rédigé par un homme appelé Jean, après les visions extraordinaires qu’il a eues dans sa prison romaine située sur l’île de Patmos, au large des côtes occidentales de la Turquie actuelle.

Le terme grec apokalypsis, dont est tiré le titre du livre, signifie « la révélation » ou « le dévoilement », dans ce cas, des choses à venir. Pourtant la réaction de la plupart des gens indique que, loin de révéler l’avenir, le contenu du livre reste peu compris. La seule exception concerne la grande confrontation entre Dieu et l’humanité, qui ne se repent pas, vers la fin du « siècle présent ». Ainsi le terme apocalypse a pris différentes significations comme « terrible catastrophe », « cataclysme » ou même « Harmaguédon ».

Il y a peut-être une bonne raison à ce manque général de clarté, quelque chose dont nous parlerons au fil de cet article.

Dans la préface d’anciennes éditions de la traduction du Nouveau Testament de Martin Luther, le réformateur écrivait ceci au sujet de l’Apocalypse : « Que chacun le considère selon où son esprit le mène. » Il considérait que les visions de Jean n’étaient « ni apostoliques ni prophétiques » (même si au fil du temps, il changea d’opinion). L’érudit biblique anglais J. B. Phillips exprima des craintes similaires. Dans l’introduction de sa version du XXe siècle, il a écrit : « J’ai été naturellement tenté d’omettre tout ce livre de mon œuvre de traduction. » Avant de noter que c’était le chemin qu’avait choisi Jean Calvin dans son commentaire du Nouveau Testament.

Tout le monde n’a pas eu les mêmes sentiments. Selon Judith Kovacs et Christopher Rowland, qui ont étudié « l’histoire de l’accueil » du livre ces deux mille dernières années, les gens qui ont essayé de comprendre le livre de l’Apocalypse ont suivi l’une des deux approches suivantes. Ils ont considéré le livre soit comme un message codé sur le déroulement de l’histoire dans les derniers jours de l’humanité (dans lesquels ils croyaient vivre), soit comme une série d’exhortations à vivre une vie morale au niveau politique, ecclésiastique ou personnel. Il y a également eu ceux qui pensaient que le livre était intéressant d’un point de vue historique. Dans cet article, nous allons aborder ces trois approches.

Trois vues

Harry Maier est un érudit canadien d’origine allemande, ses parents luthériens ayant fui l’Europe de l’est occupée par les Soviétiques après la Deuxième Guerre mondiale. Enfant, il entendait souvent ses parents formuler leurs récentes expériences en des termes apocalyptiques. Donc dans son livre Apocalypse Recalled (2002), il essaie de trouver quelle importance a l’Apocalypse aujourd’hui, plutôt que de se concentrer sur les dernières heures de l’humanité.

Dans une récente interview accordée à Vision, Maier se demandait : « Comment les membres de communautés chrétiennes qui lisent l’Apocalypse prennent-ils ce livre ? En se disant que ça va peut-être avoir lieu « un de ces jours » ? Ou comme les sept dernières années de l’humanité, où il y aura une tribulation avant que Jésus ne nous sauve de toutes les catastrophes qui doivent arriver ? Ou comme un appel à vivre au présent, en tant que témoin fidèle, avec une générosité sincère ? Ce sont là des interprétations très différentes, et elles font toute la différence dans notre choix d’une communauté religieuse, ce que nous attendons de notre État-nation, ce que nous attendons de notre gouvernement, le genre de citoyens que nous serons dans le monde. »

Maier évite l’approche pessimiste des fondamentalistes qui se concentrent uniquement sur la fin catastrophique de la société. Il suit la deuxième approche de Kovac et Rowland et met l’accent sur l’action au présent.

Craig Evans, érudit du Nouveau Testament, a un point de vue similaire. Pour lui, l’Apocalypse est avant tout un appel à la responsabilité et à la capacité de réaction chrétienne. Méditant sur les messages que le livre donne aux sept congrégations d’Asie Mineure du premier siècle, il note que : « L’Église doit rendre témoignage. Elle doit vivre sa vie chrétienne avec intégrité, sans se conformer au monde païen dans lequel elle se trouve, ni devenir sans pitié, superficielle et indifférente. Le message est tout aussi applicable aujourd’hui qu’il ne l’était à l’époque. »

Comme Maier, Evans n’est pas enchanté par l’approche de la « fin des temps ». Il a confié à Vision : « Les gens se perdent dans un genre d’interprétation que je n’aime pas. Elle revient à prendre des passages de la Bible et à les comparer aux gros titres des journaux en essayant de tirer des conclusions sur l’eschatologie. Je trouve ça imprudent et irresponsable. Et même si ça semble répondre à de nombreux besoins d’un grand nombre de chrétiens, surtout en Occident, je trouve ça franchement déplorable. »

David Frankfurter est un érudit qui représente la troisième approche. Il est intéressé par l’Apocalypse d’un autre point de vue : « Je pense que le livre est très important en tant que récit historique, et je pense qu’il a eu un impact énorme sur l’histoire de l’art, l’histoire de la littérature et l’histoire de la culture ; je pense qu’il devrait être étudié pour cette raison. Je n’oserais pas dire que ce livre a un message utile, soit pour les gens qui sont dans des situations difficiles dans ce monde ou pour les gens qui aspirent à un monde meilleur, parce que la violence qui y est commise, pas envers les oppresseurs mais envers les impurs dans le texte, est vraiment extrême. »

Pourtant, après une lecture complète de l’Apocalypse, force est de conclure que, même s’il est évident que le livre comporte un appel à la responsabilité morale, il décrit également une fin cataclysmique évidente au mal perpétré par l’humanité. Ce que Kovacs et Rowland ont défini comme « l’une ou l’autre approche » dans l’histoire de l’accueil de l’Apocalypse n’est pas la seule façon de lire le livre. La lecture purement historique de Frankfurter ne constitue pas non plus une alternative. Nous pouvons adopter les trois approches, mais sans tomber dans les pièges du fondamentalisme.

Écrite pour qui ?

Une lecture très attentive de l’Apocalypse, en laissant parler le texte plutôt qu’en lui superposant nos idées, fournit des réponses aux doutes qu’ont de nombreuses personnes sur l’impact potentiel sur les non avertis. Elle explique aussi pourquoi le livre a été si mal compris malgré le sens littéral de son titre : « dévoilement ».

Le livre débute en nous parlant de l’origine de son contenu, son auteur et son dessein : « Révélation de Jésus-Christ, que Dieu lui a donnée pour montrer à ses serviteurs les choses qui doivent arriver bientôt, et qu’il a fait connaître, par l’envoi de son ange, à son serviteur Jean ; celui-ci a attesté la parole de Dieu et le témoignage de Jésus-Christ : soit tout ce qu’il a vu (Apocalypse 1 : 1-2).

Dieu le Père a donné à Jésus le message concernant les évènements à venir. Ensuite Jésus a fait passer ce message à l’un de ses disciples, Jean, par l’intermédiaire d’un ange et par des visions, afin que les serviteurs de Dieu connaissent à l’avance ce qui allait arriver à la fin de l’histoire de l’humanité. Le début du livre renferme aussi d’importantes informations pour les disciples de Jésus sur la façon dont ils devraient réagir à leur contexte social à la lumière de ce qui va arriver à l’avenir. Jean a dû écrire tout ce qu’il a vu et entendu et envoyer tout ceci sous forme de longue lettre aux sept congrégations à Éphèse, Smyrne, Pergame, Thyatire, Sardes, Philadelphie et Laodicée (Apocalypse 1 : 11).

Pourquoi sept ? N’y avait-il pas plus de congrégations dans la région ? Maier note que : « Le sept est un nombre saint, un nombre complet. La raison est que Dieu a créé le monde en sept jours. Sans doute que de nombreuses autres Églises ont lu le livre de l’Apocalypse, mais Jean, de manière délibérée, a présenté dès le début un schéma numérologique. »

Dans la littérature biblique, le sept est synonyme d’achèvement, de totalité, d’ensemble. Le livre de l’Apocalypse comporte de nombreux modèles de sept – sept étoiles, sept anges, sept chandeliers, sept sceaux, sept trompettes, sept têtes, sept couronnes, sept coupes et les sept dernières plaies. Les sept congrégations représentent l’Église tout entière. Chacune a reçu son propre message mais chaque message devait être lu dans les sept congrégations dans le contexte du livre tout entier. Comme Jean le rapporte à sept reprises : « Que celui qui a des oreilles entende ce que l’Esprit dit aux Églises » (Apocalypse 2 et 3).

Comme le premier verset l’indique clairement, l’Apocalypse était uniquement adressée aux serviteurs de Dieu. Ce n’était pas un message public. De nos jours, bien sûr, il est public dans le sens où il apparaît dans des millions de Bibles imprimées dans des centaines de langues et dialectes. Mais ceci ne veut pas forcément dire qu’il soit compris par un groupe plus important qu’à l’origine. En fait, comme nous l’avons vu, l’accueil qu’il a reçu au cours de l’histoire montre l’inverse. Malgré sa disponibilité immédiate, il reste mal compris par la grande majorité des gens.

La raison est liée à une vérité biblique rarement comprise : la plupart des gens ne comprendront pas le dessein et le plan de Dieu et n’y répondront pas de manière positive dans cette vie présente. En fait, la réaction très négative de la plupart de l’humanité fait elle-même partie de l’histoire que raconte l’Apocalypse.

Connaissance cachée

Le manque de compréhension général sur l’Apocalypse a un parallèle dans l’Évangile selon Matthieu. Lors de son ministère, Jésus a souvent enseigné en paraboles. Matthieu en rapporte plusieurs concernant le royaume des cieux. L’on pense généralement que Jésus a utilisé ces analogies pour que le grand public le comprenne mieux. Mais ce n’est pas ce que montre Matthieu.

Après avoir entendu Jésus raconter publiquement la parabole du semeur, ses disciples lui demandèrent : « Pourquoi leur parles-tu en paraboles ? Jésus leur répondit : Parce qu’il vous a été donné de connaître les mystères du royaume des cieux, et que cela ne leur a pas été donné » (Matthieu 13 : 10-11).

Le terme mystères est traduit du grec musterion, qui signifie « conseil non manifesté ou privé de Dieu, secret (de Dieu), pensées, idées et pratiques secrètes de Dieu […] qui ne sont pas dévoilées à la raison humaine, ou à toute autre compréhension qui se situe en dessous du niveau divin, et qui doivent encore être accomplies ou révélées à ceux à qui elles sont destinées » (W.F. Arndt, F.W. Danker, W. Bauer, A Greek-English Lexicon of the New Testament and Other Early Christian Literature, 2000).

La première communauté de personnes appelées (du grec ekklesia), l’Église, fondée par Jésus-Christ, représentait ce genre de groupe. Ces personnes étaient éclairées et basaient leurs croyances sur la compréhension du rôle de Jésus qui accomplissait les prophéties messianiques des Écritures hébraïques. De plus, elles suivaient un mode de vie fondé sur ces mêmes Écritures. Pourtant, ces personnes n’étaient pas nombreuses : après les trois ans et demi du ministère de Jésus, juste avant la fondation de l’Église du Nouveau Testament le jour de la Pentecôte, il n’y avait que 120 disciples (Actes 1 : 15). Leur nombre a ensuite augmenté mais la plupart des gens qui ont entendu leur message ne les ont pas rejoints – ils n’étaient pas encore appelés à comprendre.

C’est ce que Jésus a dit en expliquant en privé à ses disciples la parabole du semeur : « C’est pourquoi je leur parle en paraboles, parce qu’en voyant ils ne voient point, et qu’en entendant ils n’entendent ni ne comprennent » (Matthieu 13 : 13).

Les disciples appartenaient à une catégorie différente : « Mais heureux sont vos yeux, parce qu’ils voient, et vos oreilles, parce qu’elles entendent ! Je vous le dis en vérité, beaucoup de prophètes et de justes ont désiré voir ce que vous voyez, et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez, et ne l’ont pas entendu » (Matthieu 13 : 16-17).

Contexte, contexte, contexte

La communauté des disciples de Jésus a suivi les croyances et les pratiques religieuses du Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, dotée, grâce au Saint-Esprit, d’une nouvelle compréhension. Ces disciples savaient que les Écritures hébraïques formaient un tout unifié. Ainsi, lorsque les Églises lurent plus tard la description que Jean fit du trône de Dieu (Apocalypse 4), elles se rappelèrent certainement de la vision similaire d’Ézéchiel (Ézéchiel 1). Pour elles, les Écritures hébraïques et les livres du Nouveau Testament qui suivirent représentaient une pratique et une croyance unifiées.

Le seul moyen que les appelés avaient de comprendre l’Apocalypse était de méditer par le Saint-Esprit et de reconnaître que son contexte se situe dans le reste des Écritures. Lorsque la Bible est lue de manière holistique (comme un tout), le message de l’Apocalypse est en accord avec les autres livres de la Bible. Ceci signifie en particulier qu’Ézéchiel, Daniel, Zacharie, Jésus, Matthieu, Marc, Luc, Jean, Paul, Jacques, Pierre et Jude ont tous contribué de manière positive au cadre de l’Apocalypse.

Ézéchiel écrit non seulement au sujet du trône de Dieu, mais également, dans les derniers chapitres de sa prophétie, au sujet de l’instauration du royaume de Dieu sur la terre. Ce qui est similaire aux derniers chapitres de l’Apocalypse.

Les visions de Daniel, dans lesquelles différents empires ayant régné au Proche-Orient sont représentés par la statue d’un homme et par plusieurs animaux (voir Daniel 2, 7 et 8), trouvent leur parallèle dans la vision johannique de bêtes composées (Apocalypse 13 et 17).

Les célèbres quatre cavaliers de l’Apocalypse (chapitre 6) rappellent la description que le prophète Zacharie fait de quatre chevaux (Zacharie 1 et 6).

Lorsque les disciples de Jésus le questionnèrent en privé sur la fin de la société telle que nous la connaissons, Jésus répondit en partie en faisant référence au livre de Daniel et à des évènements spécifiques au Proche-Orient (Matthieu 24 : 15). Il parla également de son propre retour dans un langage que l’on retrouve dans Apocalypse 19.

L’apôtre Paul a écrit concernant le second avènement du Christ dans chacune de ses épîtres, adressées à sept Églises locales ou régionales : Thessalonique, Corinthe, Galatie, Rome, Colosses, Éphèse et Philippes. De manière similaire, Jacques, Pierre et Jude ont tous écrit concernant le grand évènement à venir qui allait éclipser le « siècle présent », et ce dans des lettres adressées aux petits groupes de croyants dont ils étaient en charge.

Un livre pour autrefois et aujourd’hui

Pour les sept congrégations d’Asie Mineure à la fin du premier siècle, tout ceci était une toile de fond au récit de l’Apocalypse sur les évènements de la fin des temps. Mais si le lecteur moderne préfère considérer le Nouveau Testament comme une œuvre d’hommes qui avaient des vues différentes et étaient impliqués dans un débat général, alors cette vision cumulative se perd.

Il est incontestable que de nombreuses parties de la Bible sont liées et en accord entre  elles. Lorsque nous relions les points, il devient évident qu’en ce jour-là Dieu interviendra pour résoudre les problèmes humains. Plus haut nous avons vu que, généralement parlant, les lecteurs ont adopté une des deux perspectives sur ce livre. Harry Maier fait partie de ceux qui pensent que l’action au présent est la réponse adéquate aux thèmes du livre, plutôt que de croire que la fin du monde est proche.

Il est préoccupé par l’impérialisme moderne, les dangers de la mondialisation et le désir de chaque nation d’avoir une part toujours plus importante du gâteau économique. Il voit le matérialisme galopant causé par la paix et la prospérité romaine – le contexte du premier siècle dans lequel Jean a écrit – se reproduire au XXIe siècle. Cela revient à dire qu’il considère le style de vie défendu par la Pax Americana comme le problème actuel, alors que Jean vivait dans l’ombre de la Pax Romana. Même si Maier ne croit pas que l’Apocalypse concerne la fin du monde, il reconnaît qu’à cause de comportements avides et irresponsables dans les domaines politique, économique et environnemental, l’homme pourrait bien causer sa propre perte : « Cette façon de penser est vouée à l’échec de tous ; elle est vouée à la destruction de tous. Donc l’Apocalypse nous invite vraiment à adopter un autre genre d’imagination. »

Cette façon différente de voir la vie inclurait le fait de réévaluer la longue liste de produits commercialisables décrite au chapitre 18. Elle comprend non seulement l’alimentation mais également des métaux précieux, des meubles exotiques, des pierres précieuses, des tissus, des parfums et l’exploitation très inquiétante de « corps et d’âmes d’hommes » (Apocalypse 18 : 11-13). J’ai demandé à M. Maier ce qu’il pensait de cette liste datant du premier siècle à la lumière de la poursuite moderne de la mondialisation et de la description que fait l’Apocalypse de l’effondrement du système. Il a dit : « Le passage [est] presque une caricature des marchandises les plus chères auxquelles on puisse penser. Il est évident que les gens profitent énormément de toutes ces choses, et à présent ils font face à la perte due au fait que leurs espoirs et leurs rêves ont été brisés. Le livre de l’Apocalypse est, et a toujours été, profondément réconfortant pour les gens qui souffrent de marginalisation. Mais pour ceux qui se trouvent en haut du panier, c’est un livre qui se veut très troublant. Pour ceux d’entre nous qui habitent dans le luxe, dans une grande richesse matérielle, il nous recommande de nous demander à qui nous obéissons. À qui appartenons-nous ? De qui ou quoi sommes-nous de fidèles témoins ? Et finalement, pour qui serions-nous prêts à mourir ? C’est là la question. »

Même s’il est impossible de savoir exactement quand ce siècle présent de gouvernement humain va cesser, ni le moment précis du retour de Jésus-Christ, l’Apocalypse dévoile le genre de monde qui existera à son retour. Elle enseigne également à ceux qui ont des oreilles pour entendre comment ils doivent se distancer du mode de vie humain – le gouvernement de César – et anticiper, par leur mode de vie, le règne de Dieu et de son Fils qui vient bientôt.