Divinités inventées

Au premier siècle, on trouve d’autres empereurs romains fascinés par la nature divine :

 

Claudius (41-54)

L’introduction d’un courrier adressé par l’empereur à la cité égyptienne d’Alexandrie recommande que le message soit lu afin que les Alexandrins puissent « admirer la majesté de notre dieu César ». Par ailleurs, Claudius est aussi appelé « seigneur » et « sauveur du monde ».

Néron (54-68)

D’après l’historien romain Dion Cassius, les manières de saluer Néron suggéraient sa soi-disant divinité : « Salut à toi, Néron, notre Apollon ! » et « O Voix divine ! Bénis soient ceux qui t’entendent ! » (Histoire romaine 63.20.5). Sur des inscriptions datant du règne de Néron, on parle de lui comme du « dieu bienveillant » et du « seigneur du monde entier ».

Vespasien (69-79)

Quoiqu’il ait évité les honneurs divins pour lui-même, Vespasien a été désigné comme « seigneur » et « sauveur ». Après sa mort, il sera déifié par le Sénat. Son fils Titus lancera à Rome la construction d’un temple à son nom, mais mourra avant la fin des travaux.

Titus (79-81)

Connu comme « le sauveur du monde », Titus est déifié par son frère et successeur, Domitien.

Domitien (81-96)

En demandant sa reconnaissance comme divin deus praesens (l’apparence d’un dieu qui sinon resterait caché), Domitien s’identifie étroitement à Jupiter, le père des dieux. Son image de marbre massive, dont les restes sont visibles au musée d’Éphèse, était le cœur du culte impérial en Asie Mineure. Suétone indique que Domitien se qualifiait souvent de divin et qu’il avait même eu l’arrogance de dicter une circulaire au nom de ses procurateurs dans laquelle il se désignait comme « notre seigneur et notre dieu » (Vies des Douze Césars : Domitien 13.2). Sous son règne, la déification des empereurs devient systématique.

Trajan (98-117)

Un temple à Trajan, construit avec sa permission, est encore visible à Pergame, en Asie Mineure. Trajan a été progressivement associé au dieu Jupiter et déifié par son successeur, Hadrien.